Les marques disparues - Saab : l’héritage de l’aéronautique - Partie II

Rendue célèbre dans le monde entier grâce à ses petites berlines traction, Saab doit pérenniser son succès avec de nouveaux modèles destinés à répondre aux besoins et aux envies de sa clientèle. Les années 70 et 80 sont cruciales pour la marque suédoise.

C’est en 1967 qu’est présentée la Saab 99, une toute nouvelle voiture destinée à asseoir le succès de la marque. Dessinée par le designer attitré de la firme, Sixten Sason, elle bénéficie d’une ligne moderne pour son époque qui tranche avec la 96 qu’elle remplace. Elle bénéficie d’un moteur d’1,7 litres dont la particularité est qu’il est construit en Angleterre chez Triumph. Un bloc de 2 litres à la puissance plus conséquente arrive en 1972 mais la vraie évolution n’arrive en 1977 : il s’agit de la 99 Turbo, première voiture de série à être équipée de dispositif encore méconnu qui a toutefois déjà été vu sur la confidentielle BMW 2002 Turbo. Développant 143 ch, il lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 8,9 secondes, la rendant presque 3 secondes plus rapide pour cet exercice que la version 2 litres atmosphérique.

Evolution douce

Traversant les années 70 avec panache, la 99 commence à accuser le poids des ans. Elle est alors secondée dès 1978 par la 900 qui suit son évolution logique. Dessinée dans le but d’être ergonomique et fonctionnelle, elle affiche un Cx de 0,34, un excellent chiffre à l’époque. Déclinée en version, 3, 4 et 5 portes, la suédoise est également produite en cabriolet qui connaît un grand succès Outre-Atlantique. Très sécurisante, la 900 est également très intuitive et son tableau de bord par exemple est conçu pour que les commandes soient accessibles lorsque l’on porte des gants! Proposant un large éventail de motorisations, elle est rapide dans ses versions 16 soupapes (dès 1984) et turbo. Robuste et bien dessinée, la 900 se vend à plus de 900.000 unités jusqu’en 1993 et apparaît comme le modèle le plus connu de toute l’histoire de Saab.

Une nouvelle époque

Développée en collaboration avec le groupe Fiat, la Saab 9000 (1984-1998) partageait sa plateforme avec la Fiat Croma, la Lancia Thema et l’Alfa-Romeo 164. Dessinée par Giorgetto Giugiaro, la 9000 est finalement le modèle de la marque le moins typé en raison de ses origines italiennes. Pourtant, la clientèle répond favorablement à ce modèle qui se veut plus confortable qu’une BMW Série 5 de l’époque ou qu’une Mercedes W124. Les motorisations sont également performantes avec des 2 litres atmosphériques ou turbo, un 2,3 litres turbo et même un V6 qui arrive plus tard. Pour tester la fiabilité de son nouveau modèle, Saab organise un test d’endurance sur le circuit américain de Talladega en octobre 1986, avec trois Saab 9000 turbo de 175 ch. Choisies sur les chaînes de production, elle effectuent un marathon de 100 000 km, s’arrêtant uniquement pour faire le plein, pour changer de pilote ou pour l’entretien. La voiture la plus rapide des 3 a enregistré une vitesse moyenne de 213,299 km/h. Pendant 20 jours, les 9000 ont tourné à fond sans problème particulier, prouvant le sérieux de conception de Saab. La grosse berline est également une vitrine du savoir-faire de la firme et elle teste pour la première fois le turbo asymétrique (qui sera par la suite adopté par la 9-5) et les commandes « drive-by-wire » électriques qui remplacent les dispositifs physiques. Aujourd’hui, de tels dispositifs se sont généralisés sur la grande majorité des véhicules sur le marché mais en 1992, cela relevait presque de la science-fiction !

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