Borgward Isabella, la belle inconnue

Très peu connue, même des amateurs de voitures anciennes, la Borgward Isabella est pourtant l’une des meilleures voitures de la fin des années 50, surtout dans sa version coupé.

Aujourd’hui, la marque allemande Borgward est presque tombée dans l’oubli. Pourtant, dans les années 50, elle est synonyme de standing à l’allemande, bien plus que BMW par exemple qui était à la traîne. Comme Audi, elle nait de la fusion de plusieurs firmes : Hansa, Goliatt et Lloyd. Pour se lancer sur le marché, Carl Borgward, patron du constructeur, décide de commercialiser une berline 3 portes moyenne à la carrosserie ponton, l’idéal stylistique de l’époque, à moteur 1500 : la Hansa 1500. Positionnée comme un modèle un peu « premium », celle-ci développe 60 ch. Après quelques mois de commercialisation, elle est officiellement rebaptisée Isabella, un surnom qui lui a été donné en interne, dès sa conception.

Fille du marketing

En 1955, l’Isabella est déclinée en version break« Kombi » , de même qu’une variante utilitaire tôlée. En même temps, un cabriolet est également présenté. Très réussi, celui-ci dispose d’un moteur TS de 75 ch. Sous-traitée chez le carrossier Karl Deutsch, l’Isabella cabriolet offre à Borward un beau succès d’image, à défaut d’être un bestseller. Cependant, Carl Borgward souhaite surfer sur la vague crée par celui-ci et imagine une version coupé, toute aussi belle, mais bien plus abordable. Deux ans plus tard, l’Isabella coupé est commercialisée et sa ligne très féminine est une réussite. Elégante, elle se veut suggestive bien que sa mécanique ne soit pas du tout sportive. La voiture est remarquée et se vend plutôt bien. Malheureusement, Borgward manque cruellement de liquidités et l’Isabella Coupé n’évolue pas au fil des années, ce qui la rend obsolète par rapport aux produits de la concurrence. Au même moment, le constructeur concentre ses efforts sur la P100, une berline qui s’avère être un coup dans l’eau avec 2.267 exemplaires produits. En 1962, c’est le dépôt de bilan pour Borgward dont l’Isabella a été le modèle plus vendu. L’année suivante, Carl Borgward décède, juste avant d'avoir revendu les droits de la P100 à l’entreprise mexicaine FANASA qui la commercialise sous le nom de 230. L’Isabella passe à la trappe.

Voiture d’initiés

Surtout appréciée dans son pays d’origine, la Borgward Isabella vaut facilement plus de 30.000 € dans sa sculpturale version coupé. Réputée fiable et robuste, elle est assez rare sur le marché et sa restauration peut poser problème car peu nombreux sont les spécialistes qui disposent de pièces détachées. Le mieux à faire est de se mettre en contact avec les clubs de passionnés pour profiter des réseaux qui existent à travers l’Europe. Très méconnue, elle est pourtant l’assurance de faire tourner les têtes dans les événements consacrés au véhicules anciens

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