La Trabant était la voiture du peuple imaginée par le gouvernement communiste de la RDA après la seconde guerre mondiale. Techniquement simpliste et très polluante, elle n’a pas survécu à la réunification de l’Allemagne en 1989.
En RDA, la Sachsenring Automobilwerk Zwickau est une entreprise d'état (appelée VEB pour « Volkseigener Betrieb » ou « Usine Appartenant au Peuple »), composée des anciennes usines d’Auto-Union, passées en territoire soviétique après la seconde guerre mondiale. A l’époque, le pays se caractérise par son industrie lourde et sa vie morose. En ce qui concerne l'automobile, les est-allemands n'ont pas vraiment l'embarras du choix: après la guerre, seules des IFA, anciennes DKW rebadgées sont mises en vente à partir de 1949. En 1958 est lancée la Trabant (signifiant "satellite" en allemand), première vraie nouvelle voiture depuis la fin de guerre. Cette petite voiture familiale est dotée d'un moteur bicylindre 2 temps robuste et simple. Vendue sous la dénomination P50, elle évolue en 1962 en P60 et atteint désormais les 100 km/h. La marque entre définitivement dans l’histoire avec un nouveau modèle qui arrive deux ans après.
Duroplast
La dernière-née, la 601, arbore une ligne carrée bien plus moderne en adoptant certains gimmicks du début des années 60 comme des feux arrière verticaux. Pourtant, elle n'est qu'une version rajeunie de la P60 et utilise toujours une carrosserie réalisée dans un matériau composite qui fait la fierté de la RDA : le Duroplast. Fabriqué à base de chiffons de récupération pressés à chaud, celui-ci se caractérise par une robustesse étonnante, sauf en cas de crash ! Sous le capot de la Trabant se cache toujours un bicylindre de 954 cc refroidi par air. Prévue pour être réparable par le plus grand nombre, cette voiture est d'une simplicité géniale, au même titre qu'une 2CV ou qu'une Coccinelle. Malheureusement, les biens de consommation ne sont pas facilement accessibles en RDA. C'est le cas de la Trabant dont le délai de livraison s'étendent parfois jusqu’à 10 à 20 ans lorsqu’on n’a pas de passe-droit, sans choix de la couleur évidemment !
Pour tous les usages
Si les Wartburg sont majoritairement réservées à une élite proche du Parti communiste, la Trabant est le seul modèle dévolu au peuple. Au cours de sa carrière, elle est également déclinée en break (Universal), en cabriolet (Tramp) ou en fourgonnette. Cependant, les années passent et le Trabant n'évolue pas. Le coup de grâce est donné en 1989 par la chute du Mur de Berlin. La firme tente alors de moderniser la voiture en installant un moteur1.1 d'origine Volkswagen en lieu et place du bloc deux temps. Dépassée techniquement, dangereuse en cas d’accident et totalement désuète, la Trabant survit encore une année avant de disparaître définitivement.
Ostalgie
Ostalgie
Pendant quelques années, la Trabant a été massivement détruite car elle symbolisait d’ancien régime communiste qui avait tant faire souffrir de nombreuses personnes. Cependant, l’ostalgie, la nostalgie de l’Est, est née avec les nouvelles générations, celles qui n’ont pas connu la RDA mais qui sont attirées par l’esthétique de cette période. Devenue culte, la Trabant est désormais recherchée par de jeunes passionnés. Aujourd’hui, comptez de 3.000 à 5.000 euros pour une voiture en bel état. Toutes les pièces détachées sont refabriquées et le must est de trouver des accessoires d’époque pour personnaliser au maximum sa voiture !
