Volkswagen Type 147 « Fridolin », le messager pratique et robuste

Faisant suite à une demande de la poste fédérale allemande qui désirait acquérir une flotte d’utilitaire pratiques et compacts, le Type 147« Fridolin » a démontré l’universalité de la plateforme Volkswagen.

Dans le courant des années 50, la poste allemande cherche à acquérir un utilitaire qui pourrait être utilisé par les postiers lors de leurs tournées quotidiennes. Ce service public se tourne alors vers plusieurs constructeurs allemands dont Volkswagen. Malheureusement, la marque ne propose que le Transporter Type 1 comme utilitaire dans sa gamme, véhicule jugé inapte au service en raison d’une taille trop importante. Et la Coccinelle n’est quant à elle pas assez logeable pour accueillir des sacs de courrier. Du coup, la poste demande en 1962 au bureau d’études Volkswagen de concevoir un véhicule répondant à ses désidératas qui sont une charge utile de 350 à 400 kg, un volume intérieur de 2m3,des portes coulissantes et un accès direct à la zone de chargement par l’intérieur. Pour réduire les coûts de développement, Volkswagen décide de puiser dans sa banque d’organe pour construire cet utilitaire. Son châssis est dérivé de celui de la Karmann-Ghia Type 14, son moteur 1200 est celui de la Coccinelle et de nombreuses pièces proviennent du Transporter ou du Type 3.

Le chouchou des postes

Fabriqué chez Westafalia (le constructeur des camping-cars sur base du Combi), cet utilitaire qui porte le code de Type 147 est commercialisé à partir de 1964.Acquis majoritairement par la poste allemande (plus de 5000 unités), celui qui est rapidement surnommé « Fridolin » séduit également la poste suisse(qui exige un moteur 1300 plus puissant) et quelques entreprises privées comme la Lufthansa qui l’utilise sur les pistes d’aéroport comme véhicule de maintenance. Après 7.340 exemplaires produits durant 10 ans, l’aventure du« Frido » s’arrête. Par la suite, la Deutsche Post utilise des Golf légèrement modifiées, moins chères à produire.

Bête rare

Durant sa fabrication, le « Fridolin » n’a malheureusement pas été traité contre la corrosion, ce qui a entraîné sa perte. Ajoutez à cela un usage très spécifique et intensif pour la mécanique, et vous comprendrez facilement que de nombreux véhicules ont fini à la casse quelques années après la fin de leur service. Fort heureusement, quelques passionnés de Volkswagen refroidies par air ont compris très tôt l’intérêt historique du Type 147 et en ont sauvé pas mal (on parle de 200 à 250 survivants) de la destruction. En trouver un à vendre aujourd’hui n’est pas chose aisée et une restauration peut rapidement coûter très cher car il n’existe pas de pièces de carrosserie refabriquées. La mécanique ne pose quant à elle pas de problème puisqu’elle est commune à d’autres modèles de la marque. Un beau « Fridolin » se négocie aux environs de 50.000 €, un prix qui peut paraître élevé mais qui est justifié par sa rareté et son histoire peu banale.

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