Créer une voiture de toutes pièces au début des années 50 lorsqu’on est une femme était un pari risqué qu’a réussi Dorothy Deen, une jeune américaine ambitieuse.
Après la fin dela seconde guerre mondiale, les roadsters britanniques ont connu leur âge d’or aux Etats-Unis, plébiscités par les anciens GI’s qui les avaient découverts lors de leur passage en Europe. MG, Triumph, Austin-Healey, Jaguar, Morgan et bien d’autres marques vendent leurs voitures comme des petits pains, ce qui envie à certains. A cette époque, la jeune américaine Dorothy Deen est passionnée par la mécanique. Férue d’aéronautique, elle participe également à des compétitions automobiles au volant d’une MG TD. Fille d’un cadre de l’entreprise Tube Investments, elle a particulièrement la fibre commerciale. Sentant le potentiel commercial de cette mode, Deen arrive a convaincre son père de financer la création d’une société dans le but de commercialiser des accessoires destinés à la Triumph TR2.
Elégante et luxueuse
La firme Doretti ne se limite cependant pas à cela puisque Dorothy Deen imagine rapidement un véhicule reprenant l’esthétique américaine et la technique britannique, car elle utilise la mécanique de la Triumph TR2. De nouveau, c’est Tube Investments qui passe à la caisse pour le développement de la Doretti qui portera la marque Swallow, une ancienne société rachetée à William Lyons, patron de Jaguar. Un travail très sérieux débute alors et il faut avouer que le résultat est très réussi et très élégant. Basée sur un châssis tubulaire, la Swallow Doretti reprend le moteur 2 litres de la TR2 qui développe 90 ch. Plus longue et plus large que la Triumph, elle est également traitée de façon bien plus luxueuse que cette dernière, avec une carrosserie en aluminium. Lancée en 1954, la Swallow Doretti n’est malheureusement pas bon marché.
Fin injuste
Cependant, ce n’est pas le prix élevé de cette voiture qui entraîne l’arrêt de la production de cette voiture début 1955. William Lyons, qui a fondé Swallow, ne voit pas la Doretti d’un bon œil. Il fait alors pression sur Tube Investments dont Jaguar est un bon client. De son côté, Triumph annonce la fin de la fourniture de ses organes mécaniques. Seuls 276 exemplaires de la Swallow Doretti sont produits durant sa courte carrière.
Bête rare
Trouvez une Swallow Doretti n’est évidemment pas chose aisée tant elle est rare. Les pièces d’entretien courant sont faciles à trouver car de nombreux éléments sont issus de la Triumph TR2 et les freins de la Jaguar XK 120. Pour le reste, tout est spécifique et…absolument introuvable. Il faut donc repasser par la refabrication, ce qui est très onéreux. Il semble que le juste prix d’une Swallow Doretti tourne autour des 60.000-70.000 € pour une voiture complète et en bon état.
