L’après-guerre a marqué le début de l’âge d’or de l’automobile. Une période qui a souri à Renzo Rivolta, industriel italien, qui n’a pas hésité à réorienter ses activités pour s'engouffrer se lancer comme constructeur.
Le parcours de Renzo Rivolta est pour la moins atypique. Né en 1908 dans le Nord de l’Italie, cet ingénieur de formation fonde en 1939 la société Isothermos spécialisée dans la production de frigos, un secteur en plein « boom » à l’époque. Rivolta comprend très vite la nécessité de diversifier ses activités et la firme construit des radiateurs, ainsi que...des tramways. Après la seconde guerre mondiale, l’industriel s’intéresse de près à la mobilité. C’est ainsi que sa société sa lance dans la fabrication de motos de petite cylindrée et de triporteurs avec une gamme assez complète.
Isetta
En 1953, la Iso Autoveicoli SpA est fondée et Renzo Rivolta pense à des nouvelles solutions de mobilité. L’idée de génie est l’Isetta, une microvoiture avec une porte frontale unique (comme les frigos !) et équipée d’un moteur de moto. Le concept plaît et Rivolta vend la licence à BMW en Allemagne, à Velam en France, au Brésil, au Royaume-Uni et en Espagne. Etonnamment, l’Isetta est un flop en Italie où la Fiat 500 cartonne. La production de la citadine s’arrête en 1955 après seulement 1.500 unités fabriquées.
Moteurs V8
Amateurs de belles voitures, Rivolta décide de créer un modèle sportif et luxueux. Grâce à sa fortune amassée avec le succès de ses électroménagers, il engage Bertone et son designer Giorgetto Giugiaro pour dessiner un coupé. La technique est confiée aux bons soins de l’ingénieur Giotto Bizzarrini qui décide d’utiliser un V8 GM, celui de la Corvette. L’Iso Rivolta 300 est née. Lancée en 1962, celle-ci se révèle être une excellente grande routière grâce à son moteur de 300 ch et à ses suspensions bien étudiées. La voiture est un succès aux Etats-Unis et grâce au contrat signé avec GM pour la fourniture des moteurs américains, l’avenir s’annonce bien pour Iso qui envisage de développer plusieurs modèles sur la base de la Rivolta.
Période faste
C’est ainsi qu’est lancée l'Iso Rivolta Grifo A3L en 1965, éqipée de moteurs de 5,4 à 7 litres (400 ch, 270 km/h), la Grifo L300 puis la S4 en 1967 et la Super Grifo en 1968, la berline Fidia en 1968 et la GT 2+2 Iso Rivolta Lele (du nom de l’épouse de Rivolta) en 1969, dessinée par Marcello Gandini qui œuvre pour Bertone. Ce développement du constructeur italien est freiné fin 1971 par la fin du contrat qui liait Rivolta et GM. C’est alors vers Ford que la marque se tourne et la V8 Cleveland se retrouve alors sous le capot de plusieurs de ses modèles. La crise pétrolière met à mal Iso Rivolta qui manque de trésorerie pour traverser sans mal cette période difficile. Depuis le décès de Renzo Rivolta en 1966, la firme est dirigée par Pierro, son fils. Suite aux difficultés financières, elle est revendue à l’homme d’affaires Ivo Pera et change de nom pour devenir Iso Motors & Co.
Mauvais contexte
Pour ne rien arranger, Iso conclut en 1973 un accord avec Franck Williams pour se lancer en formule 1 ! Sous le nom Iso Rivolta-Marlboro, le team engage une monoplace à moteur Cosworth durant deux ans. Ce mauvais choix stratégique, cumulé à la crise pétrolière et au manque de liquidités conduit la société à arrêter la construction de voiture fin 1974. Des années plus tard, en 1990, Pierro Rivolta souhaite relancer Iso avec la Grifo 90, un projet qui n’est finalement jamais concrétisé.
