Aston Martin DB5, le joyau de 007

A quelques jours de la sortie du 25e opus de la saga James Bond, "Mourir peut Attendre", il est intéressant de se pencher sur la voiture la plus iconique de toute la carrière de l’espion de Sa Majesté, l’Aston Martin DB5.

Présentée en 1962, l’Aston Martin DB5 n’est pas une grande surprise esthétique puisqu’elle reprend dans les grandes lignes la face avant carénée de la DB4 GT et son arrière également. Bénéficiant d’un empattement 10 cm plus long, la nouvelle venue qui bénéficie d’une configuration 2+2 offre plus de place à ses passagers. Sous son capot, on retrouve le sublime 6 cylindres en ligne conçu par l’ingénieur Tadek Marek déjà vu dans la DB4 mais dont la cylindrée passe de 3,7 à 4 litres. Gavé par trois carburateurs SU, ce bloc développe 282 ch SAE et est associé à une boite de vitesses ZF à 5 rapports, une caractéristique rare à l’époque. Capable d’atteindre 240 km/h, l’Aston parcourt le 0 à 100 km/h en 7,5 secondes, ce qui en fait une des GT les plus rapides de son époque. Avec son habitacle traité comme un boudoir britannique faisant la part belle aux matériaux nobles comme le cuir, le bois et le chrome, elle dégage un charme à nul autre pareil qui en fait un véhicule de choix pour la jet-set de ce monde. Commercialisée dès le départ en version coupé et cabriolet (Volante), la DB5 est décliné dès 1964 en version Vantage qui bénéficie d’arbres à cames différents et de carburateurs Weber. La puissance passe alors à 325 ch, de quoi s’amuser sur les routes qui ne disposent pas (ou très peu) de limitations de vitesse. En 1965, elle est déjà remplacée par la DB6 après seulement 1.021 unités produites, dont 123 Volante.

Star de cinéma

En 1963, la société de production qui se charge de la saga James Bond cherche une voiture pour son nouvel opus, Goldfinger. Alors que l’agent secret a jusque-là roulé en Sunbeam et en Bentley, il lui manque une voiture adaptée à son tempérament. Le choix des producteurs se porte finalement sur Aston Martin car l’espion roule en DB 2 MKIII dans le livre de Ian Flemming. L’usine prête deux DB5 pour le tournage : celles-ci sont lourdement modifiées pour les besoins de la fiction qui veut que 007 se voie confier une voiture imaginée par Q, l’inventeur fantasque du MI6. La DB5 est équipée de mitrailleuses dans les pare-chocs avant, de papillons de roues capables de déchiqueter les roues ennemies, d’un dispositif faisant de la fumée pour semer les autres voitures, d’un bouclier pare-balles à l’arrière et d’un siège passager éjectable via une trappe découpée dans le toit. Cette voiture géniale fait le succès du film et est miniaturisée par Corgi Toys pour le plus grand bonheur des enfants issus du baby-boom de l'après-guerre ! Cette DB5 marque aussi le début d’une longue collaboration entre la marque et les producteurs qui est plus que jamais d'actualité.

Valeur sure

Considérée comme l’un des plus beaux coupés jamais produits, la DB5 est une voiture très prisée par les collectionneurs qui n’hésitent pas à dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros pour une restauration complète. Utilisant le principe Superleggera mis au point par le carrossier Touring, l’Aston dispose d’une structure tubulaire sur laquelle reposent des panneaux de carrosserie formés à la main. Cette technique artisanale fait qu’il n’existe pas deux éléments identiques et que ces voitures doivent être traitées par une main d’œuvre extrêmement qualifiée. Présente dans les meilleures ventes aux enchères du monde, la DB5 bénéficie d’une cote très soutenue qui débute à 600.000 € pour un exemplaire en état correct. Plus rares, les cabriolets Volante et les DB5 Vantage sont encore bien plus chères…

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