Volkswagen Karmann-Ghia : place à la haute couture

Pour proposer un coupé élégant bon marché, il suffisait de rhabiller une Volkswagen Coccinelle. La recette simple de la Karmann-Ghia a contribué à son succès pendant presque vingt ans.

En octobre 1953, au Salon de Paris, un joli concept-car est exposé sur le stand de la carrosserie Ghia. Dessiné par Luigi Segre, il utilise la plateforme de la Coccinelle. Toute en rondeurs, la voiture dégage beaucoup d’élégance et un peu de sportivité malgré ses origines modestes. Mais surtout, elle tape dans l’œil des décideurs de Volkswagen qui décident de la produire en série. Cependant, le constructeur se tourne vers la carrosserie Karmann pour son assemblage. Baptisé naturellement Karmann-Ghia (Type 14 dans le jargon VW), le coupé fait ses débuts commerciaux en 1955 et son prix attractif en fait un succès inespéré, au point que les commandes dépassent de plusieurs milliers d'exemplaires les espérances initiales de la marque. La voiture se vend particulièrement aux Etats-Unis où elle est de son temps le modèle le plus importé au pays de l’Oncle Sam.

Evolutions

Avec sa puissance de 30 ch, la Karmann-Ghia n’est nullement une sportive mais qu’importe, la clientèle répond présente et réclame une version cabriolet. En 1957, celle-ci est lancée et de nombreux exemplaires sont exportés en Californie. En 1961, le designer italien Sergio Sartorelli redessine légèrement la voiture au niveaux de ses calandres qui sont agrandies et aussi des feux arrière qui gagnent en volume pour une meilleure visibilité. Cinq ans plus tard, la Karmann-Ghia adopte le moteur 1.500 cc qui lui fait gagner 14 ch. En 1970, elle reçoit des pare-chocs carrés et des feux encore plus gros qui intègrent le feu de recul. Pour le marché américain, elle est équipée de renfort à absorption d’énergie avant de quitter définitivement la scène en 1974, pour laisser la place à la Scirocco.

L’autre Karmann-Ghia

En mal de modèle haut de gamme, Volkswagen confie la réalisation à Sergio Sartorelli la réalisation d’une « super » Karmann-Ghia basée sur la plateforme de la Type 3. Celui-ci signe une autre merveille de finesse avec la Type 34 dont le style Razor-Edge cadre bien avec les idéaux esthétiques de l’époque. Utilisant pour la première fois le moteur 1.500 cc lors de sa sortie en 1961, la voiture est la Volkswagen la plus chère du catalogue (deux fois le prix de la Coccinelle tout de même !), celle dont les tarifs commencent à lorgner vers Porsche ! Malgré un habitacle entièrement particulièrement soigné, plus « italien » que celui de la Karmann « normale », elle souffre de son tarif trop ambitieux, ce qui explique qu’elle n’est produite qu’à 42.505 exemplaires jusqu’en 1969, contre plus de 445.000 unités pour la Karmann-Ghia Type 14 durant sa longue carrière..

Facile à vivre

Grâce à sa base mécanique ultra éprouvée, la Karmann-Ghia fait preuve d’une grande fiabilité et vous emmènera partout à condition d’être patient, sa faible puissance pénalisant ses performances ! Comme toutes les voitures de son époque, elle est sensible à la corrosion mais la bonne nouvelle est que de nombreuses pièces se retrouvent en fabrication. Les premiers exemplaires baptisés « Lowlight » par les passionnés sont les plus recherchés, tout comme les Type 34 qui plaisent par leur rareté et leur singularité. Les premiers prix pour une Karmann-Ghia commencent à 15.000 € pour un exemplaire en bon état des premières séries pour dépasser les 40.000 € pour les versions les plus désirables.

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