Lancia Fulvia coupé, l’élégance abordable

Extrapolé d'une berline sans réelle âme, le coupé Lancia Fulvia s'est illustré pendant une décennie dans les rallyes mondiaux et dans la rue.

En 1963, Lancia lance la 3e génération de la Fulvia Berline. Très classique dans sa ligne, cette berline adopte une solution technique très peu conventionnelle: un moteur V4 de 1.091 cc qui développe 58 ch. Cette mécanique constitue une bonne base pour le développement d’une version sportive. Deux ans plus tard est présenté le coupé Fulvia, un chef d’œuvre d’élégance et d’équilibre que l’on doit à Piero Castagnero, responsable du style chez Lancia. Ce dernier s’inspire des formes des bateaux Riva et dessine une berlinette sportive 2 + 2 avec un habitacle lumineux, caractérisé par de grandes vitres ainsi qu’un pare-brise et une lunette beaucoup plus inclinés par rapport à la version berline. La première Fulvia Coupé monte un 4 cylindres de 1216 cm3 pour une puissance de 80 chevaux, qui passe rapidement à une cylindrée de 1,3 puis de 1,6 litre. L’élégance et la classe qui distingue ce modèle n’empêchent pas la « Squadra Corse HF Lancia » de l’utiliser en compétitions et plus particulièrement pour les rallyes.

Du caractère

Le sigle HF signifie High Fidelity, haute-fidélité. Après les succès en compétition obtenus par Gianni Lancia dans les années 50, l’écurie sportive Lancia renaît en février 1963 sous l’impulsion de fidèles passionnés de la marque turinoise, l’approche de l’ingénieur Fessia n’étant pas favorable aux compétitions. Cesare Fiorio, pilote et fils de Sandro, directeur de la communication Lancia de l’époque, anime l’équipe compétitions. Le jeune Cesare, directeur sportif de l’écurie, deviendra au fil des années le fer de lance des grands succès de Lancia, Fiat et Abarth en rallyes et en endurance. À la fin des années 80, il prendra les commandes de l’écurie F1 Ferrari. C’est ainsi que la Fulvia Coupé a donné le jour aux versions HF destinées aux courses : des voitures réduites à l’essentiel, sans pare-chocs, avec des portes et des capots en aluminium et un moteur plus puissant. La première HF disposait d’un moteur de 1216 cm3 avec 88 ch et boîte de vitesses à 4 rapports (435 unités produites entre 1966 et 1967) ; elle a été suivie par la 1.3 HF avec des ailes élargies et 101 ch (882 unités produites entre 1968 et 1969 avec boîte de vitesses à cinq rapports sur les derniers exemplaires). En 1969 arrive le 1.6 HF surnommée « Fanalone » (ou« Fanalona ») en raison de ses grands feux de route : elle atteint les 115 chevaux (130 avec la variante 1016) et est fabriquée à 1258 exemplaires, plus 20 réservés aux courses. La Fulvia coupé 1600 HF seconde série, réalisée sans parties en aluminium et le plus souvent proposée en version « Luxe », a été produite en 3690 unités de 1970 à 1973. Quand à la fin de 1972 la Fulvia berline est retirée du marché, la Fulvia Coupé connait encore un certain succès commercial. Elle reste donc au catalogue de la marque, mais pour éviter de faire du tort la Lancia Beta Coupé, la Fulvia n’est disponible qu’avec le 1300 de 90cv. Remplacée en rallye par la Lancia Stratos, elle finit sa carrière en 1976, au lancement de la version 1300 de la Beta Coupé.

Abordable

Jolie et agréable à conduire, la Lancia Fulvia n’est pas une voiture compliquée à vivre. Si certaines pièces sont refabriquées, tout n’est néanmoins pas disponible en neuf comme pour les voitures anglaises par exemples. Sensible à la corrosion comme tous les modèles à son époque, elle peut coûter cher en restauration si sa carrosserie est attaquée. Mieux vaut opter pour un exemplaire en bon état, importé de préférence d’une région italienne où le climat est très sec. Le prix de la Fulvia est très variable selon la version choisie. Pour une belle voiture, comptez de 12.000 à 50.000 € les versions HF les plus rares, voir beaucoup plus pour un véhicule prépare pour les rallyes de régularité.

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