De Tomaso Pantera, la marginale

La De Tomaso,Pantera a connu une longue carrière dans la discrétion malgré des débuts commerciaux prometteurs aux Etats-Unis. Pourtant, elle ne manquait assurément pas de qualités !

Passionné par la course automobile, l’argentin Alejandro De Tomaso crée sa société de construction de monoplaces en 1959 près de Modène. Cependant, quatre ans plus tard, la firme présente la Vallelunga, son premier modèle de route. Il est suivi en 1966 par la Mangusta, une superbe voiture de sport motorisée par un V8 Ford. Produite à 402 exemplaires, celle-ci lance véritablement les activités de De Tomaso en tant que constructeur de voitures. Cependant, la consécration arrive la Pantera, dont on doit le design à Giugiaro (comme celui de Mangusta). Présentée en 1970 au Salon de New-York, elle a pour principale concurrente la Chevrolet Corvette. Disposant d’un châssis monocoque en acier dans lequel repose un moteur Ford V8 Cleveland de 5,8 litres développant 310 ch, l’italienne est capable de passer de 0 à 100 km/h en 5,8 secondes. Son principal atout est son rapport prix/prestation imbattable face à la concurrence et Alejandro DeTomaso enfonce le clou en négociant sa distribution aux Etats-Unis (son principal marché) par le réseau Lincoln Mercury. Durant la première année, 1.007 exemplaires y sont vendus, un chiffre très important pour la firme !

Rançon de l’artisanat

Le principal problème de De Tomaso est une qualité de finition médiocre, un détail qui ne plait pas à Ford qui impose des modifications à la voiture. En 1972, la Pantera L (pour Lusso), revue et corrigée (avec notamment une meilleure protection anti-corrosion) est commercialisée. Elle se distingue par ses grands pare-chocs noirs et son moteur dégonflé pour répondre à des normes antipollution. L’année suivante, De Tomaso s’affranchit du soutien de Ford et lance la GTS, une version gonflée de la Pantera de 350 ch, destinée au marché européen. Le divorce entre le constructeur américain et la société est italienne est consommé, suite à de nombreux problèmes qualités et des chiffres de ventes trop faibles. Alors que cette décision aurait pu sonner le glas de la Pantera, De Tomaso décide de poursuivre la carrière de sa sportive en achetant des moteurs Ford australiens et en les faisant préparer en Suisse ! En 1980, la GT5 et son look revu pour plus de dynamisme est présentée et vient seconder la GTS. Rajeunie, la Pantera reprend du poil de la bête commercialement et elle traverse les années jusqu’en 1984 pour être remplacée par la GTS-5, dont les éléments aérodynamiques sont fabriqués en acier. Un nouveau moteur Ford Windsor remplace le Cleveland qui n’est plus produit. En 1990, De Tomaso étonne tout le monde avec une nouvelle Pantera : la 90 Si. Redessinée par Gandini, la voiture est encore plus attirante, plus moderne, et elle reçoit un bloc Ford 302 de 305 ch, équipé de l’injection électronique. Produite pendant 3 ans, elle ne séduit pas les acheteurs puisque seulement 41 exemplaires sortent de l’usine De Tomaso. En 1993, elle cède définitivement la place à la Guara.

Profession de foi

Brutale, attirante et bruyante, la De Tomaso Pantera est une voiture classique de choix pour tout amateur éclairé. Produite à seulement 7.260 exemplaires, elle est rare mais il n’est toutefois pas difficile d’en trouver sur le Web. Actuellement, elle débute à 80.000 € pour un exemplaire en bon état mais les dernières versions peuvent prétendre jusqu’à 150.000 voire 180.000 €. Véritable amalgame de pièces mécaniques issues de la grande série, la Pantera est beaucoup moins exigeante en entretien que ses concurrentes italiennes grâce à son V8 américain plutôt fiable. Par contre, les pièces spécifiques sont rarissimes, voir même introuvables. Mieux vaut donc acheter une voiture dans le meilleur état possible pour éviter les ennuis. Quand elle est parfaitement au point, la De Tomaso est un vrai régal mais mieux vaut rester humble à son volant car elle se montre violente dans ses réactions !

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