De 1919 à 1960, le constructeur britannique Armstrong Siddeley a produit des voitures raffinées avec une rigueur héritée de ses activités dans l’industrie aéronautique.
En 1909, l’usine de voiture Deasy, basée à Coventry, embauche l’ingénieur John Davenport Siddeley qui officiait auparavant chez Wolseley. La marque change alors de nom et devient alors Siddeley-Deasy. La firme produit des camions, des ambulances, puis, à partir de 1917, des moteurs d’avions et des avions, ce qui lui fait prendre de l’importance sur le marché britannique. De son côté, Armstrong Whitworth, compagnie spécialisée dans l’artillerie, construit des voitures depuis 1904, année où elle rachète la licence de la Wilson Pilcher. Plusieurs modèles sont produits et ils se reconnus pour leur excellente qualité de fabrication et leur fiabilité. En 1919, Armstrong Whitworth achète Siddeley-Deasy. La société prend alors le nom de Armstrong Siddeley.
Boîte préselective
Rapidement, le constructeur se dirige vers le secteur du luxe avec un modèle assez imposant disposant d’un moteur de 30 ch d’une cylindrée de 5 litres. Un modèle plus petit de 18 ch apparaît en 1922 et un 2 litres de 14 ch arrive l’année suivante1923. En 1928, Armstrong Siddeley introduit son premier bloc 6 cylindres 15 ch. L’année suivante, la boîte de vitesses préselective Wilson est disponible en option. Offrant un grand confort d’utilisation à une époque où toutes les voitures disposent d’une transmission manuelle non-synchronisée, cette boîte est finalement livrée de série à partir de 1933.
Même si Armstrong Siddeley dispose d’un modèle 4 cylindrée, ses véhicules équipés d’un bloc 6 cylindres à arbre à cames en tête lui donnent une image de constructeur haut de gamme. Alors que la seconde guerre mondiale éclate, le constructeur vient de présenter les nouvelles Lancaster et Hurricane. Durant le conflit, Armstrong Siddeley se concentre sur la production d’avions et de moteurs en étoile. Après les temps difficiles, la production reprend et le moteur 6cylindres des deux derniers modèles passe de 2 litres à 2,3 litres pour une puissance de 18 ch. Deux utilitaires sont également développés, principalement pour l’exportation.
En 1953, la Sapphire est lancée. Destinée à concurrencer Jaguar ou Bristol, cette voiture dispose d’un 6 cylindres de 3,4 litres. Trois ans plus, la s’agrandit avec l’arrivée 234 (un 2.3-litre à quatre cylindres) et de la 236 (avec l'ancien moteur de 2,3 litres à six cylindres). Les Sapphire 234 et 236 ont une apparence très différente du classicisme traditionnel d’ Armstrong Siddeley et chiquent certains clients fidèles de la marque. La «petite Sapphire» annonce le début de la fin pour Armstrong Siddeley qui se veut trop conservateur dans ses choi techniques. Jaguar vient de lancer la construction de sa berline 2.4 en 1955, plus rapide, nettement moins chère et bien plus élégante que la volumineuse et peu harmonieuse 234 / 236.
Largué par la concurrence, le constructeur vit ses derniers mois. Le dernier modèle produit par Armstrong Siddeley est la Star Sapphire de 1958, avec un moteur de 4 litres, et la transmission automatique. Armstrong Siddeley disparaît lors de la fusion de 1960 avec Bristol. En 1972, Rolls-Royce LTD, devenu propriétaire de la défunte marque suite à des rachats, revend tout le stock de pièces de rechange automobiles, ainsi que tous les brevets, spécifications, dessins, catalogues et le nom d'Armstrong Siddeley Motors Ltd à l’Armstrong Siddeley Owners Club LTD qui est aujourd’hui la seule ressource pour tous les possesseurs de véhicules de la marque.