Apal, les voitures en polyester made in Belgium

Connue du grand public pour ses buggies qui ont connu leur âge d'or durant les années 70, la firme liégeoise Apal est l’origine de nombreux modèles qui ont en commun une certaine originalité et une carrosserie réalisée en matériaux composites.

C’est dans la région liégeoise que Edmond Pery naît en 1931. Passionné très jeune par l’automobile, il devient professeur de carrosserie dans une école de la région. Dans le cadre de ses cours, il conçoit et fabrique une voiture qui est le reflet de son savoir-faire. Basé sur la plateforme d’une Volkswagen Coccinelle, ce coupé possède un toit amovible en deux parties. L’un de ses élèves, Bruno Vidick, se passionne pour ce projet et les deux hommes décident de fabriquer un autre véhicule ensemble. Dans un petit atelier de Herstal, ils conçoivent un coupé inspiré de la Porsche-Abarth 356. Sa carrosserie est réalisée en fibre de verre, un nouveau matériau qui a la particularité d’être très solide et plus léger que la tôle.

Rêves de grandeur

C’est ainsi que nait la société APAL (pour Application Polyester Armé Liège) grâce à l’impulsion des Forges de Zeebruges qui investissent dans le projet. Une production du coupé démarre en 1961 sur base de Volkswagen fournies par D’Ieteren. Très réussie esthétiquement, la voiture connait un certain succès puisque 150 exemplaires sont fabriqués jusqu’en 1966. C’est à se moment que Vidick quitte le navire et qu’Apal, trop à l’étroit, s’installe dans une usine à Blegny. Intéressé par la compétition, Pery se lance dans la fabrication de monoplaces de Formule V basées sur des châssis Volkswagen toujours. L’opération est un succès avec 375 voitures construites mais l’aventure s’arrête trois ans plus tard avec la mort d’un pilote au volant d’une Apal. La marque ne produira plus de véhicules de course.

La bonne idée

Apal se lance alors dans plusieurs projets comme la réalisation de capots spéciaux pour la Triumph Spitfire ou la Muschang, une Renault 4L modifiée en véhicule de loisirs. Il étonne avec l’Apal Horizon, un coupé très original qui s’écoule à une dizaine d’exemplaires. Cependant, c’est lorsque la firme s’intéresse au buggy Volkswagen qu’elle s’offre une vraie notoriété. Pery s’inspire des modèles américains et présente son propre véhicule. Le succès est immédiat et ce, dans de nombreux pays européens. Une version sur base Renault est également commercialisée et se vend bien en France. Les modèles se multiplient et jusqu’au début des années 80, 5.000 buggies sont fabriqués.

Constructeur de répliques

Les ventes s’essoufflent alors et Edmond Pery doit trouver un nouveau produit pour faire tourner son entreprise. C’est alors qu’il entreprend de faire une réplique de la Porsche 356 Speedster sur base…Volkswagen encore ! Une fois de plus, cette initiative est un succès puisque environ 700 voitures sont produites, avant que la licence ne soit cédée au constructeur français PGO. Par la suite, Pery imagine la Francorchamps, un coupé qui utilise la plateforme de la Mercedes 190. Deux exemplaires fonctionnels sont construits mais ne trouvent pas d’acheteur.

Désintérêt progressif

Par la suite, Apal commercialise en 1992 la Sport One, une kitcar assez vilaine, réalisée sur la base de la Pontiac Fiero. Cependant, Edmond Pery a la tête ailleurs : passionné de voitures anciennes, il restaure depuis des années des merveilles des années 50 et 60. Il en fait également de belles répliques vendues très cher. Au volant de sa Maserati Birdcage, il participe à des courses rassemblant d’anciennes Maserati et Ferrari. Apal cesse de faire des voitures en 1998. La firme survit un temps en fabriquant des baignoires de luxe en polyester mais la faillite est finalement prononcée en 2008. Jusqu’à son décès en 2021 , Edmond Pery continue à se rendre à de nombreux rassemblements d’automobiles de collection. La marque Apal appartient désormais à l’homme d’affaires Charles-Antoine Masquelin.

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