OSI : existence très éphémère

Pendant seulement 8 ans, OSI a construit des voitures en petites séries pour d’autres constructeurs. Retour sur cet acteur de l’ombre qui est à l’origine de quelques modèles pour le moins originaux.

En 1960, la société OSI (pour Officine Stampaggi Industrali, « Ateliers de moulage industriel » en français) est née d’un besoin d'industrialisation. Il semble que Ghia n’avait pas la possibilité d’assembler des voitures en série, même à des volumes modestes. Segre avait cependant montré de nouveaux modèles de carrosserie à Fiat (2300S coupé) et à Innocenti (spider 950) et avait obtenu des contrats pour construire ces véhicules en quantité relativement importantes. Pour trouver une usine et le financement afin de passer en face d’industrialisation et d’exécuter ses contrats, Segre s’est adressé à Olivetti, un poids lourd italien de l’époque. Un accord a été trouvé et une nouvelle société a été créée conjointement par Ghia et Fergat, une entreprise d'emboutissage et de fabrication de roues, propriété d’Olivetti.

Période favorable

Le fruit de cette union, basé juste en face de la Via Agostino da Montefeltro de Ghia, s'appelait OSI, pour « Officine Stampaggi Industriali » (Atelier d'emboutissage industriel). Avec un capital social de 275 millions de lires, OSI est entrée dans l'industrie automobile à une période particulièrement favorable et dynamique de la vie économique nationale et mondiale. Le président de la société était Arrigo Olivetti, alors que Segre en était le directeur général. L’usine d’OSI s'étendait sur 21 000 m² et comprenait deux lignes de production en boucle continue, avec possibilité d'en installer une troisième, ainsi qu'une ligne de peinture de 780 m de long. Elle employait environ 600 personnes et pouvait produire environ 50 voitures par jour.

Production éclectique

Après la fabrication de l’Innocenti 950 spider, un joli petit véhicule dessiné par le designer Tom Tjaarda pour le compte de Ghia et du coupé Fiat 2300, OSI s’est également occupé de l’assemblage du coupé Fiat 1500. Cependant, c’est surtout l’Osi Ford 20 M TS, basée sur la Taunus 20 M qui a fait connaître l’entreprise au grand public et qui remporte un franc succès en Europe. Entre 1967 et 1968, cette voiture à la ligne très agréable (que l’on doit à Sergio Sartorelli, également auteur de la ligne de la Volkswagen Karmann-Ghia Type 34) est fabriquée à 2.200 exemplaires, avant de céder la place à la Ford Capri.

Fin prématurée

Un autre contrat important pour OSI a été la Ford Anglia Torino, un modèle initié par la filiale italienne de Ford. Dessinée par Giovanni Michelotti, cette voiture a été produite à un peu plus de 10.000 exemplaires et a été vendue en Italie, mais aussi en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Segre est décédé inopinément en 1963 des suites de complications liées à une appendicite, laissant l'entreprise en pleine croissance. Les liens avec Ghia et Ford sont devenus difficiles. Il a été remplacé par Giacomo Bianco de Fergat, mais ce dernier n'pas vraiment trouvé de nouveaux contrats, ce qui a mis l’entreprise en difficultés. En 1966, 2 000 employés ont été licenciés et la production de voitures OSI a pris fin en décembre 1967. De son côté, Bianco a été finalement licencié et Sartorelli a été chargé de mettre fin aux opérations, en intégrant le bureau d'études OSI à celui de Fiat en mai 1968. OSI n'a pas totalement disparu puisque l’entreprise est restée active en tant que producteur d'emboutissages d'acier et d'équipements industriels.

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