Les marques disparues - Saab : l’héritage de l’aéronautique Partie III

Racheté par GM en 1989, Saab entre dans une nouvelle ère de son existence qui est placée sous le signe des compromis. Profitable dans un premier temps, cet apport de capitaux ne sauve finalement pas la firme victime de problèmes financiers récurrents. En 2011, c’est la fin d’une belle histoire.

L’année 1989 marque une nouvelle étape importante pour Saab. En effet, GM acquiert 50% de son capital (100% en 2000). En 1993, la marque présente sa nouvelle 900 qui reprend la plateforme GM2900 de l’Opel Vectra. Cependant, cette dernière est modifiée par les ingénieurs suédois afin de mieux correspondre aux spécifications de SAAB. Disponible en version 3 et 5 portes, ainsi qu’en cabriolet, la voiture dispose d’innovations technologiques comme un ordinateur de bord très complet et du Night Panel, une fonctionnalité qui permet de désactiver tous les compteurs sauf celui de vitesse afin d’éviter toute distraction lors de la conduite nocturne. Outre des motorisations essence atmosphériques et turbo, la 900 est la première Saab à embarquer un V6 de 2,5 litres développant 170 ch.

Nouvelle ère

En 1997, Saab lance la 9-5, l’évolution de la 9000. Comme la 900, cette dernière reçoit beaucoup d’éléments d’origine Opel dont un V6 turbo. Pour la première fois dans l’histoire de la marque, la grosse berline est proposée avec un moteur diesel (2.2 ou 3.0 litres) qui lui manquait cruellement pour réussir sur certains marchés, ainsi qu’en version break Estate. Au rayon des nouveautés, la 9-5 bénéficie d’appuie-têtes actifs en cas de choc et de sièges ventilés. Elle est produite jusqu’en 2009 (2010 pour le break) et termine sa carrière avec un mécanique Biopower flexfuel compatible à l’éthanol E85.

Evolution dans le bon sens

Suivant la logique du dernier modèle en date, la 9-5, la 900 devient 9-3 en 1998. Près de 1.100 points sont améliorés et la voiture utilise toujours une plateforme GM optimisée. Les mécaniques sont en bonne partie partagées avec la 9-5. Belle et bien finie, la 9-3 remporte un certain succès commercial qui donne des ailes à Saab. Une version sportive Viggen est même lancée, avec un moteur 2,3 litres disposant d’un turbo haute pression Mitsubishi développant 230 ch. De son côté, la cabriolet 9-3 continue sa carrière en utilisant la recette lancée de nombreuses années auparavant par la 900. En 2002, la seconde génération de la suédoise est lancée. Basée sur une nouvelle plateforme, elle se passe de hayon et met particulièrement l’accent sur la sécurité avec une note de 5 étoiles au crash test EuroNCAP. Pour la première fois, la 9-3 peut recevoir une transmission intégrale et dispose de série d’un essieu arrière autodirectionnel.

Le début de la fin

C’est au Salon de Francfort 2009 que Saab présente la deuxième génération de la 9-5 qui est malheureusement le dernier nouveau modèle de la marque. Bénéficiant d’un look très moderne inspiré par les concept-cars du constructeur, la 9-5 est une vraie réussite esthétique. En redressement judiciaire, Saab va mal financièrement depuis quelques années et GM cherche à se débarrasser de cette filiale devenue gênante. Intéressé, le constructeur Koenigsegg se retire au dernier moment et c’est finalement la firme néerlandaise Spyker qui se porte acquéreur de Saab. Commercialisée à partir de 2010, la 9-5 est torpillée par les problèmes financiers qui ne mettent pas la clientèle en confiance malgré des qualités indéniables. La production s’arrête rapidement car les dettes ne sont pas réglées. Malgré la présentation de nouveaux concept-cars, Saab n’est plus qu’un épouvantail qui ne fabrique plus de voitures. Des négociations avec des acheteurs chinois sont alors entreprises et en 2012, l’administrateur de la firme annonce sa vente au consortium sino-chinois National Electric Vehicle Sweden (NEVS) qui prévoit la construction de modèles électriques. Dès 2013, des 9-3 électriques sont assemblées dans l’usine de Trolhattan à une très faible cadence et sont destinées à être vendues en Suède et en Chine. En 2016, NEVS renonce définitivement à utiliser le nom Saab, une décision qui relègue la marque au rang des souvenirs de l’histoire de l’automobile.

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