Régulièrement citée comme l’un des modèles les plus importants dans l’histoire de l’automobile, la Citroën DS fait tourner les têtes depuis 1955 et c'est loin d'être terminé !
Le 6 octobre 1955, c’est la cohue au Salon de l’Auto de Paris. En effet, Citroën y présente sa nouvelle berline, la DS. Sur le stand de la marque, elle trône fièrement sur un plateau tournant entouré de barrière de protection. Remplaçante de la Traction, elle crée la stupéfaction tant sa ligne ne ressemble à aucune voiture. Conçue par le sculpteur franco-italien Flaminio Bertoni et les ingénieurs André Lefebvre etcPaul Magès, elle fait entrer Citroën dans une nouvelle époque : celle du progrès et du confort suprême. On peut dire que le constructeur aux chevrons s’en est donné à cœur-joie pour brouiller les codes établis avec une suspension hydraulique, une direction assistée, une pédale de frein en forme de champignon en caoutchouc, une boîte de vitesses semi-automatique au volant, des freins à disques à l’avant, des sièges aussi mous que des shamalows et un habitacle digne d’une navette spatiale. Seul le moteur déçoit car il est issu de la Traction et il dénote quelque peu dans cet ensemble par sa rusticité. Qu’à cela ne tienne, 12.000 amateurs signent un bon de commande le premier jour !
Longue carrière
Après des débuts rendus compliqués par la méconnaissance du réseau Citroën et quelques défauts de jeunesse, la DS remporte un franc succès et sa modernité entre progressivement dans les mœurs. Elle est rapidement déclinée en version plus dépouillée baptisée ID, ainsi qu’en break et même en cabriolet. Symbole des « Trente Glorieuses », elle est même adoptée par le Général de Gaule dont c'est le modèle fétiche. Au fil des années, la DS évolue. Mécaniquement d’abord, avec des augmentations de cylindrée jusqu’à 2,3 litres et une boîte de vitesse qui gagne un 5e rapport. Malheureusement, la voiture n’a jamais été équipée de moteurs plus gros que des 4 cylindres même si des alternatives (V8 notamment) sont un temps envisagées. En 1967, la DS inaugure un avant redessiné, avec des doubles phares sous verre. Leur particularité est de tourner dans la direction des roues, ce qui est évidemment un plus pour la visibilité nocturne. Jusqu’en 1975, année où elle est remplacée par la CX, la DS se vend à 1.455.746 exemplaires dont une grande partie sont fabriqués en France. En 2010, la dénomination DS est ressuscitée pour désigner une nouvelle gamme de véhicules résolument "design", mais c’est une autre histoire…
Complexe
Rouler en DS n’est pas si facile qu’il n’y paraît car la voiture a une histoire très riche et ses différentes versions sont très nombreuses : il est donc impératif de bien la connaître avant d’envisager un achat car les différences de valeur sont énormes. Les vraies DS sont les plus recherchées, avec un intérêt spécial pour les premiers modèles et les derniers équipés de l’injection électronique. Les ID, plus dépouillées sont un peu moins chères, mais plus que les versions «économiques » que sont les D Special et D Super 5. Les breaks sont particulièrement recherchés au Pays-Bas et les cabriolets, pour autant qu’ils soient originaux, sont presque intouchables, au même titre que les DS modifiées par le carrossier Chapron. Le problème numéro un de la DS est la corrosion : cette voiture rouille de partout, sauf de ses pièces en plastique ! Assez complexe techniquement, elle ne supporte pas l’à peu près. Une simple fuite du système hydraulique peut entraîner son immobilisation. A réserver à des collectionneurs avertis, la française n’est pas bon marché. Pour un bel exemplaire capable de prendre la route, il faut prévoir un budget de minimum 15.000-20.000 €. Les voitures bien restaurées peuvent sans problème atteindre 50.000 à 60.000 € car mener un tel chantier est extrêmement onéreux. Quant aux cabriolet, n’espérez rien en-dessous de 100.000 €. La « déesse » de la route fait payer sa singularité...