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Pour ceux qui ne connaissent pas ce monument de la voiture de collection, La Cité de l’Automobile de Mulhouse dévoile une immense sculpture moderne à la gloire de l'automobile afin d’accueillir au mieux les visiteurs. Le ton est donné, le spectacle sera grandiose…

Pour rappel, Hans et Fritz Schlumpf ont bâti leur fortune dans l'industrie de la filature de laine; les deux frères possédaient plusieurs usines en France et accumulaient rapidement les profits avant la seconde guerre mondiale. Fritz  acquit un peu par hasard, une Bugatti Type 35B pour participer à quelques courses de côtes, tout cela en amateur, jusqu'au jour où sa passion pour l'automobile se transforma en véritable boulimie. Début des années soixante, il  entrepose ses nouvelles acquisitions dans la grande salle désaffectée de son usine de Mulhouse, avec pour ultime ambition d'ouvrir un Musée consacré à l'évolution  de l'automobile ainsi qu'à Ettore Bugatti pour lequel il vouait une véritable admiration.

Des centaines de Bugatti et autres marques s'accumulent… En juin 1976, ce que l'on appellera plus tard "L'Affaire Schlumpf" éclate … Le groupe Schlumpf cesse ses activités et deux mille ouvriers et employés se retrouvent au chômage. En mars 1977, les syndicalistes de l'entreprise occupent l'entreprise et découvrent au 192 de l'avenue de Colmar,  un musée privé en fin d'aménagement. Stupéfaits par le luxe et l'extrême  richesse des lieux, ils préservent leur trésor de guerre en organisant de temps à autres des visites.

En 1978, le conseil d'Etat décrète le classement de la filature ainsi que la collection à titre de Monument Historiques, trois ans plus tard, une association Loi de 1901 devient propriétaire de la collection; elle regroupe sept partenaires dont la ville de Mulhouse, le conseil Général du Haut Rhin, la Région Alsace, les chambres de commerce et de l'industrie de Mulhouse, ou l'automobile club de France.

Le 10 juillet 1982, le Musée National de L'automobile de Mulhouse ouvre enfin ses portes au public accueillant plus de 4 millions de visiteurs sur une décennie, faisant de ce musée l'un des plus grands au monde. Ce ne sont pas moins de 18.000 m2 d'espace qui s'offrent au regard, ornés de 900 lampadaires identiques à ceux du Pont Alexandre III à Paris.

La grande salle d'exposition n'a pas changé en trente ans, elle rassemble les plus grandes marques, de la naissance de l'automobile avec  Panhard & Levassor ou Daimler, Rolls Royce, à la production d'après guerre. Les voitures sélectionnées par les frères Schlumpf ne l'ont pas été par hasard, du prestige rien que du prestige, c'est que les schlumpf voulaient en imposer … avec la marque Bugatti notamment, qui  fait la renommée mondiale du musée. On retrouve deux des six Bugatti Type 41 Royale, ainsi qu'une centaine de Bugatti toutes aussi rares les unes que les autres et restaurées  dans leur condition originale.

Le musée s'est doté au fil des années d'un atelier de restauration de très haut niveau, les documents et pièces de rechange Bugatti  achetés par les Schlumpf ont permis en 1990, la reconstruction du fameux Roadster "Esders" sur un chassis Type 41 Royale non utilisé.

Deux nouvelles salles ont été ouverte depuis la création du musée, l'une rassemble les voitures de Grand Prix comme les Bugatti Type 35, 37, 51…les monoplaces de Formule1 des années 50 à nos jours, l'autre salle, à l'atmosphère plus intime, regroupe les véhicules de prestige, c'est la galerie des chefs d’Œuvre (à ne pas manquer…). On y retrouve les incontournables Bugatti "Royales", les Type 55 en version roadster ou coupé, les Type 57 Ventoux, Aravis, pour ne citer que les plus connus, Isotta Fraschini, Bentley, Delahaye, Mercedes-Benz, Voisin complètent le décor.

Et si vous avez la chance de visiter les réserves du Musée, le responsable du département ‘Restauration’ vous conduira au gré des allées, découvrant ça et là, une OSCA Aerodinamica, une Mercedes-Benz W 154 Grand Prix dans son état d’origine, l’une ou l’autre Bugatti qui sommeille sous les voiles de protection….Un moment plein d’émotion.

Une journée ne suffit pas pour apprécier la magie des lieux et c'est sans aucun doute que je complèterai ma visite dans les prochaines années…

 

Texte et photos : Bruno Dugauquier

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