Au milieu des années 70, le constructeur américain AMC a lancé la Pacer, sa vision de la voiture compacte révolutionnaire. Le problème est que la clientèle n’a pas vraiment suivi !

Fondée en 1954, l’American Motor Corporation (AMC) produit des véhicules qui connaissent un certain succès sur le marché américain malgré un certain manque de caractère. Au début des Seventies, la firme souhaite une nouvelle dynamique et joue à fond la carte du marketing avec un modèle compact destiné à concurrencer la Volkswagen Coccinelle. Celui-ci doit se démarquer nettement des autres produits d’AMC et de la concurrence. Divers projets sont alors proposés au dirigeants de la marque qui valident celui d’un véhicule à deux volume dont la surface est composée à concurrence de 40% de vitres. D’une longueur de 4,35 m, la voiture est courte selon les standards américains mais pour offrir une belle habitabilité et surtout pas mal d’espaces au coudes, elle mesure 1,95 m de large, ce qui est énorme sur ce genre de modèle. Vu que les dirigeants d’AMC ont demandé aux membres de son équipe stylistique est d’être inventifs et originaux, ceux-ci s’en donnent à cœur joie. La décision de créer une portière côté passager plus longue (de 10 cm) que celle du conducteur est retenue : elle est censée faciliter l’accessibilité aux places arrière.

Déception sous le capot

Pour motoriser ce nouveau modèle, AMC imagine utiliser un moteur rotatif Wankel qui était en développement chez General Motors mais le projet est stoppé. Qu’à cela ne tienne, c’est dans sa propre banque d’organes que le constructeur puise. Malheureusement, ses blocs-moteurs sont de conception très ancienne et peu raffinés. Il s’agit de 6 cylindres en ligne de respectivement 3,8 et 4,2 litres qui développent respectivement 90 et 95 ch, un rendement nul comparé à leur grosse cylindrée. Avec 1,3 tonne sur la balance, la petite AMC est loin d’être un poids plume et les performances ne sont pas au rendez-vous.

Aquarium

C’est en 1975 que l’AMC Pacer est finalement lancée. Directement, les critiques fusent et la voiture est appelée « l’aquarium » par ses détracteurs qui critiquent sa grande surface vitrée qui transforment rapidement son habitacle en fournaise au premier rayon de soleil venu. Pourtant, la Pacer se vend bien et il s’en écoule 145.528 exemplaires. Malheureusement, le soufflé retombe très vite avec 117.244 unités en 1976, 58.264 en 1977 malgré l’apparition du break Wagon qui représente plus de la moitié des ventes. L’année suivante, la Pacer passe par la case facelift et reçoit également un moteur V8 de 130 ch qui n’est finalement commercialisé que pendant deux ans. En 1980, la Pacer est finalement retirée du catalogue avec seulement 1.746 exemplaires vendus sur sa dernière année. Elle est un échec commercial cuisant pour AMC.

Culture de la singularité

Pendant de nombreuses années, l’AMC Pacer a fait l’objet de nombreuses moqueries en raison de son look particulier en faisait une « voiture de looser » par excellence aux Etats-Unis. Pas pour rien qu’elle était la voiture de Wayne Campbell dans le film culte « Wayne’s World » ! Pourtant, la Pacer a fait à l’époque une belle carrière…à l’export ! En France notamment, où l’importateur Jean Charles Automobiles en avait la coqueluche des stars dont Coluche. Depuis quelques années, la petite (enfin, pas tant que ça) américaine est enfin passée à la postérité des deux côtés de l’Atlantique. Du coup, les prix se sont malheureusement envolés et il faut compter de 12.000à 15.000 € pour un bel exemplaire. Les premiers modèles 6 cylindres avec les tissus à motif « indien » sont les plus recherchés, même si leur finition laisse à désirer. Si l’aventure vous dit, mieux vaut acheter une voiture dans le meilleur état possible : les pièces spécifiques ne sont pas faciles à trouver !

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